POULE AZUR

Question Santé avec Dr. Bassecour : Comment protéger mes poules des parasites internes ?

Que sont les parasites internes ?

Ce sont des vers qui sont très fréquents dans les basses-cours et qui engendrent des troubles plus ou moins sévères sur nos poules et nos volailles.

Toutes les espèces de volailles (gallinacées comme palmipèdes) peuvent être affectées. Les oiseaux se contaminent en ingérant des œufs soit directement dans le milieu extérieur (cycle direct) soit en mangeant un hôte intermédiaire infesté. Cet hôte intermédiaire peut être très varié : un asticot, une mouche, une fourmi, un escargot, un coléoptère…

Les œufs sont très résistants et peuvent survivre des mois dans le milieu extérieur, ce qui rend les vers très difficiles à éradiquer d’une basse-cour.

Les œufs deviennent infestants lors de conditions climatiques humides et tempérées. Une fois dans l’oiseau, l’œuf est érodé dans le gésier, libérant une larve qui va vivre et se développer pour produire des milliers d’œufs qui vont être excrétés dans le milieu extérieur principalement par les fientes qui pourront à leur tour contaminer d’autres volailles. Les signes cliniques sont variables en fonction du type de ver.

Quelles sont les quatre espèces de parasites internes ?

Il y a 4 espèces de vers parasites communs chez nos volailles.

Les ascaris

Les ascaris sont des vers ronds de 3 à 10 cm de long, ressemblant à un spaghetti, très fréquent dans les basses-cours. Le cycle est direct. Le développement de la larve se passe dans la muqueuse intestinale, puis l’adulte retourne libre dans l’intestin. Les larves traumatisent la muqueuse intestinale en s’y développant entraînant des diarrhées (observation de fientes molles). Pour vivre, les adultes spolient l’aliment pris par l’oiseau : un amaigrissement est alors possible. En cas d’infestation massive, les vers peuvent provoquer une obstruction de l’intestin allant jusqu’à la mort de l’animal.

Les capillaires

Les capillaires sont des vers ronds très fins de 1 à 3 cm de long, ressemblant à un cheveu (d’où son nom). Le cycle est direct ou via un hôte intermédiaire (lombric). Il ressemble à celui d’ascaris mais se situe dans le jabot. Le jabot est une poche palpable à la base du cou faisant partie de l’œsophage. Le ver pénètre dans la paroi du jabot qui est donc abîmée entraînant des difficultés à avaler, des régurgitations et un jabot plus épais à la palpation.

Les Ténias

Les ténias sont des vers plats segmentés, de 4mm à 40cm de long, de la même famille que le ver solitaire de l’homme. Le cycle se fait obligatoirement par un hôte intermédiaire (asticots, fourmis, escargots, lombrics…). Une fois adulte, il est fixé à la paroi intestinale par la tête à l’aide de ventouses et/ou crochets. Les anneaux terminaux contenant les œufs se détachent et sont libérés dans le milieu extérieur. Les signes cliniques pour l’oiseau sont similaires à ceux engendrés par les ascaris : fientes molles et amaigrissement. Lors d’infestation avec des ténias, vous verrez parfois des sortes de petits bouts de vers blancs bougés dans les fientes. Ce sont justement les anneaux terminaux des vers qui contiennent les œufs de ténias.

Les syngames

Enfin, il y a les syngames. Ce sont des vers ronds, entre 5 et 20 mm de long, hématophages donc rouges, qui vivent et se multiplient dans la trachée des oiseaux. Les œufs sont expulsés par la toux ou déglutis et évacués par les fientes. En obstruant en partie la trachée, les syngames provoquent des difficultés respiratoires avec des animaux qui cherchent leur air (bâillements, becs ouverts) et se secouent la tête en toussant. Ne pas confondre syngamose, une maladie parasitaire et coryza, une maladie respiratoire due à des virus et des bactéries. Les syngames infestent majoritairement les jeunes volailles entre 3 et 6 mois. Et le coryza est beaucoup plus fréquent que la syngamose.

Quelles sont les solutions pour protéger vos poules des parasites internes ?

Ces différents vers sont naturellement présents dans les basses-cours et leur éradication est très difficile. Il existe néanmoins de bonnes habitudes à prendre pour maintenir la pression parasitaire au plus bas afin de minimiser les conséquences néfastes sur nos compagnons à plumes :

1- Éviter l’eau stagnante.

2- Nettoyer régulièrement le poulailler pour éviter l’accumulation des déjections.

3- Amener des fientes fraîches chez votre vétérinaire pour réaliser un examen coproscopique, cela permettra de connaître le niveau d’infestation de votre basse-cour.

4- Et bien sûr, vermifuger vos oiseaux tous les mois en période humide, le traitement peut être espacé en période sèche. Il existe plusieurs types de vermifuges. Si vous consommez les œufs, prenez un vermifuge autorisé pour les poules pondeuses sans délai d’attente pour la consommation des œufs. Pour les solutions à base de phytothérapie ou d’aromathérapie, beaucoup de produits sont disponibles, avec une grande variabilité de composition et donc d’efficacité.

Publié le 24/11/22

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