La rencontre d’Olivier, coordinateur de la Ferme Urbaine

Bonjour Olivier. Pour commencer, peux-tu te présenter et nous présenter rapidement le projet de Ferme Urbaine de la REcyclerie ?

Je m’appelle Olivier et j’ai rejoint la REcyclerie en tant que coordinateur de la Ferme Urbaine il y a 4 ans ! La REcyclerie c’est un super concept qui allie détente – avec une offre de restauration et de bar – avec engagements grâce à la présence de 3 activités associatives et éco-culturelles sur le site de la Petite Ceinture aux portes de Paris avec notamment un atelier de réparation et notre ferme urbaine. Avec la ferme, nous nous sommes fixés 3 objectifs principaux pour répondre à notre volonté de créer un lieu de vie à la fois ouvert et pédagogique au cœur de la petite couronne :

–        proposer un espace de production de 500m2 de cultures dont les produits sont revalorisés au sein du restaurant,

–        éduquer à l’agriculture urbaine grâce à des ateliers pédagogiques, des jeunes et personnes en situation de handicap. Nous partageons aussi notre passion avec les 700 adhérents qui viennent jardiner à nos côtés au cours d’atelier permettant de favoriser le lien social tout en apprenant à observer la nature et en soutenant les chercheurs ;

–        sensibiliser à la biodiversité en développant des lieux de vie propices à la faune, sans la déranger. Nous construisons par exemple des abris aux hérissons et chauves-souris, qui sont des animaux nocturnes et que nous ne dérangeons pas la journée.

Aujourd’hui, la Ferme Urbaine accueille en moyenne 2 ateliers de 15 personnes chaque semaine, et emploie deux personnes, notre jardinier et moi-même !

Nous avions échangé ensemble il y a 4 ans, quelles ont été les principales évolutions de la REcyclerie depuis ? Et au sein de la Ferme Urbaine ?

Nous continuons à travers nos initiatives à innover et à proposer des animations pour sensibiliser au retour de la nature dans les environnements urbains !  Au sein de ce véritable corridor écologique qu’est la REcyclerie, nous essayons de présenter toutes les techniques d’agriculture urbaine… Nous avons par exemple un toit végétalisé, des ruches… Depuis la dernière venue de à la REcyclerie, nous avons également décidé de faire appel aux compétences d’un vétérinaire spécialiste des poules qui vient effectuer un suivi régulier pour bien prendre soin de nos pensionnaires !

Pourquoi avoir choisi pour vous accompagner dans votre projet de Ferme Urbaine ? Qu’est-ce qui vous plait particulièrement chez nous ?

A mon arrivée, nos étaient déjà installées à la REcyclerie. En cas de petits bobos, je suis en contact direct avec l’équipe qui répond à toutes mes questions et me partagent de bons conseils… Et pour ne rien gâcher, je suis un abonné de la newsletter que j’apprécie beaucoup car elle propose plein d’astuces pratiques pour prendre soin de mes poules.

La REcyclerie avait accueilli, en 2017, 16 poules au sein de son espace de Ferme Urbaine. Tout d’abord, comment vont-elles ?

Elles vont super bien, merci pour elles ! Nos pensionnaires ont aujourd’hui entre 5 et 6 ans et commencent à prendre de l’âge, à pondre un peu moins que dans leur prime jeunesse. Mais elles sont toujours aussi drôles et affectueuses.

Et cela représente combien d’oeufs ?

Nous avons ramassé près de 1 700 oeufs en 2020, le nombre décroit un petit peu chaque année du fait de l’âge de nos , mais pour les meilleurs jours nous pouvons ramasser jusqu’à 8 œufs pour 10 poules !

Quelles sont les races de poules présentes ? Comment s’entendent-elles entre elles ? Ont-elles un prénom ?

Nous avons privilégié les races de poules pondeuses ! Des pondeuses rousses, des Sussex, des grises, des blanches, des noires, et même des poules pondeuses Coucou. Nous acceuillons également des poules Marans qui pondent des oeufs roux foncés, presque chocolat.  De quoi avoir une belle diversité au poulailler ! Nous avons fait le choix de ne pas les nommer, en laissant la liberté à chacun de nos adhérents de les appeler avec leur propre surnom. Nous avons fait un essai, une fois, d’accueillir pour quelques jours de jeunes poules au sein de la famille, et malheureusement nos matriarches ont été intransigeantes. Nous avons donc fait le choix d’attendre un peu avant d’adopter des jeunettes, afin d’équilibrer un peu la démographie au sein du poulailler.

Que mangent vos poules  ? Ont-elles un produit préféré ?

Nous revalorisons les déchets de notre cuisine du restaurant, et notamment les épluchures dont nos mamies poules raffolent ! Mais pour bien prendre soin d’elles et qu’elles ne souffrent pas de carences, nous leur donnons en aliment de complément le Poultri’ Magalli. Et lorsque nous n’avons pas de déchets à revaloriser, nos pensionnaires mangent le Muesli Pondeuse Bio Magalli !

Pour nous faciliter la vie pour l’entretien du poulailler, et après un essai non concluant avec de la paille, nous avons testé la litière chips coco qui absorbe beaucoup mieux les fietes de nos matriarches. Ce qui ne gâche rien, c’est que nous pouvons revaloriser les litières souillées dans notre compost pour l’entretien de nos cultures !

Avez-vous pu quantifier le nombre de déchets que vos poules recyclent chaque année ?

Nos nous aident à recycler 1 tonne de déchets de table du restaurant par an !

Comment cohabitent les différentes espèces entre elles au sein de la Ferme Urbaine ?

Elles sont mélangées avec les autres espèces de la Ferme urbaine et ce qui est intéressant c’est de voir les différents rapports de hiérarchies qui s’installent selon les espèces mais aussi entre les poules de la même famille selon les races et les tailles de chacune. Elles sont plus ou moins dominantes, plus ou moins dociles

Et avec les femmes et les hommes qui participent aux activités organisées par la REcyclerie ?

Tout le monde parle aux poules ! Certains adhérents leur parlent vraiment beaucoup et elles réagissent à l’intonation de leurs voix. L’intensité de la voix joue beaucoup lorsque nous nous adressons à elles.
Et une de nos adhérentes, Isabelle, qui est une retraitée du quartier, leur apporte chaque semaine des coquilles d’huitres, qu’elle leur casse à l’aide d’un marteau. Nos en raffolent et l’adore !

Est-ce que tu peux nous décrire rapidement ce que représente pour toi l’agriculture urbaine d’aujourd’hui et quels sont les enjeux ?

A mon sens, l’Agriculture urbaine ce n’est pas chercher à faire la production intensive. Nous n’allons pas nourrir des villes entières avec nos petits espaces citadins ! Pour moi, il s’agit plutôt de promouvoir un retour à la terre et au végétal de l’urbain, de l’aider à faire une reconnexion avec le monde rural.

Pour certains, l’Agriculture urbaine c’est une véritable vocation ! Quelques-uns de nos adhérents sont par exemple partis monter des fermes en permaculture à la campagne après avoir travaillé à nos côtés à la Ferme urbaine, et que nous leur ayons transmis nos connaissances. L’Agriculture urbaine c’est aussi un vrai apporteur de lien social, et un vecteur de bien-être, chacun au même niveau les mains dans la terre.

En 2014, vous faisiez figure de précurseur dans le développement d’un projet engagé pour le retour de biodiversité en ville et la sensibilisation des publics à ces sujets, quel regard portes-tu sur les initiatives qui fleurissent depuis ?

Il faut savoir que Paris est une des villes les moins vertes au monde et il y a de la place pour tout le monde ! Nous sommes adhérents de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle, qui regroupent d’autres structures du secteur d’horizons différents, de la technologie aux acteurs plus traditionnels. Ce qui est intéressant avec l’Agriculture urbaine, c’est qu’il n’y a pas une réponse, mais des réponses. Et c’est confronter les points de vue et les histoires qui permet d’innover et avancer !

Découvrir La Ferme urbaine en cliquant ici
La Page Facebook de la REcyclerie
 : c’est par ici
Leur rendre visite : 83 Boulevard Ornano 75018 Paris

Publié le 18/06/21

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